Pour ce cru 2012 du WMC (World Mobile Congress), Barcelone a des airs de Mountain View. Ce qui frappe au premier coup d’œil c’est la forte présence pour ne pas dire l’omniprésence du droide vert, signature d’Android l’OS de Google.
Un hall gigantesque lui est consacré pour prouver qu’Android est bien plus qu’un OS mobile, le champ des possibles est vaste : domotique, cinétique, optique (révélation de lunettes de sport avec des applications embarquées de navigation, détection des POIs, localisation d’amis, messagerie, lecteur de musique, …).
Au-delà de ce hall gigantesque, force est de constater qu’Android est présent sur le stand de la grande majorité des constructeurs, le mobile en 2012 sera de couleur verte ou ne sera pas…
Quant aux constructeurs, ils se cherchent : smartphones tablette, tablettes smartphone (« tabletphones »), on s’y perd. Peu de partis pris forts, en misant sur tous les formats les constructeurs pensent-ils se mettre à l’abri de l’échec quitte à égarer une partie de leur clientèle?
Au final peu de différenciation pour ne pas dire aucune, difficile de deviner sur quel stand on se situe s’il n’y avait ces immenses logos lumineux : OS identique, déclinaison identique des formats…
Samsung demeure toutefois l’exposant le plus cohérent avec une gamme de terminaux tous héritiers légitimes du territoire préempté par le constructeur coréen ces dernières années (60% des terminaux sous Android en France sont un terminal Samsung…). Au passage ce géant essaye d'imposer son nouvel accessoire fétiche : le stylet, jusque là réservé au smartphone Galaxy Note et désormais associé aux tablettes, notamment avec le soutien d'Adobe qui emboite le pas avec une nouvelle gamme de logiciels (dont Adobe Photoshop Touch).
En termes de différenciation, Nokia et Microsoft tirent leur épingle du jeu avec la performante gamme Nokia Lumia sous WindowsPhone, les ventes seront-elles au rendez-vous en 2012?
Les annonces sensationnelles ont jusque là manqué : pas ou peu d’actualités fortes pour les softwares et une surenchère technologique pour le hardware : super processeurs, lentilles optiques ultra performantes…
La « gamification » bat son plein. Outre les stands ressemblant plus à une exposition de consoles de jeu, c’est l’esprit même du jeu qui semble être un véritable ressort pour faire décoller les usages mobiles. Qu’on soit acteur du gaming ou non, la gratification est la clé de la fidélisation…
La notion d’engagement s'impose elle aussi : des leviers tels que la socialisation des applications et la personnalisation en sont les principaux fondements toutefois encore trop absents sur notre vieux continent.
Autre ovni en Europe : le couponing sur mobile qui tarde à prendre son envol alors qu’outre-Atlantique il est fortement créateur de valeur et booste les usages.
La technologie NFC (Near Field Communication) est elle aussi sur toutes les lèvres mais concrètement difficile de savoir quelle sera sa réalité en France dans les mois qui viennent, les initiatives en sont à leur balbutiement et la stratégie des constructeurs est assez floue. A noter néanmoins le projet Isis aux USA, le projet Oscar au UK, la collaboration entre Samsung et Visa qui verra le jour lors des JO de Londres…
Le HTML5 ? Lui aussi fait partie de tous les débats même si en off on entend parler d’une techno qui sera à maturité en 2014. En attendant, l’erreur à ne pas commettre est de considérer qu’il s’agit là d’un enjeu mobile uniquement : il s’agit d’une réponse aux problématiques de multi-modalité et de convergence. Parmi les signaux faibles à surveiller : les agences Mobile, créatrices d’applications et de sites mobiles sont de plus en plus sollicitées pour réaliser… des sites web ! Le mobile, révélateur d'une nouvelle "user experience"?
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